Spécial Magal Prokhane: 2011 Sokhna Diarra Bousso

Publié le par infomagal.over-blog.org

SOKHNA DIARRA BOUSSO شغن جاربص أم خادم رسول الله       
porokhane
  
  



 le mouridisme est une grande confrérie musulmane, fondée au début du XXe siècle et dont les racines sont situées au Sénégal, avec comme ville sainte Touba. Elle compte aujourd'hui un très grand nombre d'adeptes appelés « talibés » dans le monde entier. Quand on parle de Mouridisme, on ne peut pas omettre le nom de son fondateur, l'illustre Cheikh Ahmadou Bamba dit Khadimou Rassoul, c'est-à-dire le Serviteur Privilégié du Prophète Mohamed (PSL).

 

Mais comme le dit l'adage, « derrière chaque grand homme, il y a une grande femme ». Allah a fait descendre sur terre pour témoigner de sa miséricorde auprès des humains Cheikh Ahmadou Bamba par l'intermédiaire d'une femme qui nous a abreuvé de piété, d'exemplarité dans son foyer, de toutes les vertus culturelles de l'Islam en général, et en particulier celles se rapportant exclusivement à la femme musulmane. Cette femme n'est autre que Sokhna Diarra Bousso - la mère de Cheikh Ahmadou Bamba -, dite Jaratoul-lahi ou la voisine de Dieu.

I°) Généalogie et éducation religieuse :

A- Qui est Sokhna Diarra ?

 

Elle est issue de la famille des Mboussobé, descendante d'une lignée d'origine chérifienne. Fille de Mouhamed Bousso et de Sokhna Asta Wallo, elle nous est parvenue en 1833 à Golléré, dans la Fouta. De son vrai nom Mariama Bousso, sa piété profonde et pure lui a valu le titre de « voisine de Dieu »

B- Son éducation religieuse :

 

De par sa famille, Sokhna Diarra Bousso est héritière d'une solide formation dans les sciences religieuses. Elle maîtrisait aussi parfaitement la pratique du Soufisme, qu'ignoraient la plupart des musulmans de cette époque dans la sous région. Ainsi, à 14 ans, elle a réalisé son premier Mushaf, consistant à rédiger de mémoire le Saint Coran. Elle en a écrit environ 40 exemplaires au cours de sa vie grâce à sa maîtrise de la calligraphie.

 

Sokhna Diarra Bousso accordait une importance particulière à la création de plusieurs écoles coraniques afin d'y perpétuer l'apprentissage et la mémorisation du Coran, l'enseignement des sciences religieuses et la pratique du soufisme. Elle tenait personnellement à participer à l'enseignement dans ces écoles et leur accordait un grand soin. Grâce a son grand dévouement, elle est parvenue à bien maîtriser la Théologie, la Jurisprudence et le Tassawouf. 

II°) Mame Diarra Bousso, une femme exemplaire

A- Importance de la religion dans la vie de Mame Diarra

 

« Celui qui ayant acquis le savoir et qui ne s'emploie pas à conformer ses comportements et conduites à ses connaissances, est comparable à un âne qui ploie sous le poids d'un lourd chargement de livres savants et qui bien entendu ne saurait profiter de tant de sciences » disait Cheikh Ahmadou Bamba dans Tazawuddu-Sh-Shubban verset 585.

 

Puisqu'il en est ainsi nous pouvons dire que Sokhna Mame Diarra Bousso est le parfait exemple d'une piété incommensurable fécondée par une connaissance insondable des sciences religieuses.

 

Jamais de sa vie, elle n'a manqué une prière et n'en a jamais accompli une sans la faire précéder d'ablutions. En outre, chacune de ses prières était conclue par une séance de Wird. En dehors du mois de Ramadan, elle s'adonnait souvent à la pratique du jeûne.

 

Pendant que les jeunes femmes de son âge s'adonnaient au papotage ou au commérage, Sokhna Mame Diarra Bousso, quant à elle, s'occupait des travaux domestiques ou faisait les cents pas entre le puits et la maison tout en récitant entièrement le Dalaa-Ilul Khayrâti de l'Imam Jazûli.

 

Il est connu de tous qu'elle consacrait le plus clair de son temps soit à la lecture ou à la récitation du Coran ou formulait des prières en faveur du Prophète (PSL), Salatul Alal Nabi. De plus, elle partageait généreusement ses biens avec les plus démunis.

 

C'est par constance dans l'adoration de Dieu qu'elle a acquis le titre envié de Jâratoul Lahi qui signifie la voisine de Dieu.

B- Son dévouement dans son foyer

 

- Envers son époux Mame Mor Anta Sally

 

Il est de tradition au Sénégal qu'au moment de rejoindre le domicile conjugal, une jeune mariée se voit prodiguer des conseils et recommandations de bonnes conduites méritoires afin de réussir sa vie de couple et d'acquérir les faveurs de Dieu par le biais du service rendu à son époux qu'elle est sur le point de retrouver.

 

Lorsque vint le tour de Sokhna Mame Diarra Bousso, elle a écouté patiemment et poliment ces discours. Dans son fort intérieur, ses résolutions dépassaient ce cadre là.

 

Et après le discours, elle ouvrit le Coran et tomba sur un verset attestant que Mohamed (PSL) est le dernier des Envoyés et sa résolution de mettre un jour au monde un enfant qui sera plus tard le serviteur de ce prophète, fut aussitôt prise.

 

Ainsi, Sokhna Mame Diarra dont l'unique souci était de se conformer en toute chose aux recommandations de Dieu, avait décidé de se dévouer corps et âme à son époux et ne rien attendre en retour.

 

Des anecdotes citées ci-dessous l'illustrent parfaitement.

 

Un jour, faute d'avoir reçu un contre-ordre de Mame Mor Anta Sally, il lui est arrivé de passer une nuit entière sous la tornade agrippée à un pan de la clôture alors que celui qui lui avait ordonner de procéder ainsi s'était retiré depuis longtemps dans sa chambre pour s'adonner à ses adorations nocturnes en la laissant sur place.

 

Un autre jour encore, pour ne pas déroger à l'ordre donné par son époux d'apporter de l'eau, elle préféra se jeter directement dans le puits pour puiser l'eau faute d'avoir trouvé une corde sur place.

 

- Envers ses enfants

 

Serigne Mouhamadou Bassirou Mbacké disait : «Malgré le fait que Mame Diarra consacrait énormément de temps aux travaux domestiques, elle a réussi à éduquer ses enfants. »

 

Par ailleurs, Sokhna Diarra racontait souvent à ses enfants l'histoire des Saints et des Pieux anciens de l'islam afin que cela leur serve d'exemple. Ses méthodes pédagogiques ont eu un tel succès que des sites situés à Porokhane pourraient en témoigner.

 

Aujourd'hui on trouve le reste de l'arbre sous lequel à 12ans, Serigne Touba se réfugiait chapelet à la main avec son compagnon de toujours le Coran pour s'adonner à la méditation et à la retraite spirituelle sur le modèle des vertueux anciens de l'Islam que sa sainte mère lui racontait

 

En ce qui concerne les qualités pédagogiques et la pertinence des méthodes d'éducation de Sokhna Mariama Bousso, nous pouvons nous référer aux œuvres de Serigne Mbaye Diakhaté et Serigne Moussa Kâ, poètes wolofs qui ont écrit sur l'apologie des vertus de Jâriyatoul Lâhi.

 

Sokhna Diarra Bousso n'a vécu que 33ans, certes, mais elle a réalisé de grandes œuvres. Elle est un modèle pour toute femme, car en elle se trouvent toutes les vertus qu'une femme sainte doit avoir. Elle est non seulement un modèle pour les femmes, mais également pour les hommes car de par son comportement, elle leur a montré combien ils doivent respect aux femmes.

 

En définitive, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul notre espoir ici-bas et dans l'au-delà est descendu sur Sokhna Mariama Bousso pour toutes ces qualités et vertus cardinales de l'Islam qu'elle incarne.

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